QUATRE CONCORDE AIR FRANCE A KENNEDY, LE 24 MARS 1987

Par Alain Baron, Philippe Borentin, Pierre Grange, Patrick Sevestre et le site « lesvolsdeconcorde » …

Quatre Concorde Air France au Terminal International de JFK, « c’est pas » tous les jours !! nous dit Alain Baron en découvrant la photo prise depuis la salle d’embarquement EL AL

Avoir quatre Concorde au parking à New York est un signe du dynamisme du commercial Concorde et de l’engouement pour les vols spéciaux supersonique. Au-delà du spectaculaire, cet article montre aussi comment « la piste » gérait les avions dans les encombrements de l’International Building de New York Kennedy. « Le Concorde était souvent tracté de parking en parking à la demande du PONYA » nous dit Patrick Sevestre.

Quatre Concorde sur une flotte de six ! six seulement puisque F-BVFD ne vole plus depuis fin mai 1982… Il n’est pas possible de lire les immatriculations mais ce 24 mars 1987, on a (infos du site de Philippe Borentin) :
F-BVFF qui assure la « 001 » du jour (vol en provenance de Paris CDG) OMN Gilbert Barbaroux. CDG 09h54z > JFK 13h40z.
F-BVFA qui assure un vol spécial. AF 4965 JFK 15h23z > CDG 19h12z. Edouard Chemel en place gauche est contrôlé par Raymond Machavoine en place droite … avec Pierrette Cathala en cabine … Ils étaient arrivés à New-York la veille avec le SD.
F-BTSD qui assure un vol spécial AF4967. CDB Claude Campion / OPL Pierre Grange. JFK 15h50z > CDG 19h34z
F-BVFB qui assure la « 002 » du jour (vol retour vers Paris). OPL Bernard Marchand. JFK 18h00z > CDG 21h48z

Sur la photo… il me semble voir un tracteur devant le Concorde « à gauche ». Peut-être est-il au repoussage. Sachant que le premier des quatre à partir est le F-BVFA à 15h23z. Disons que 15h25z est sans doute l’heure à laquelle la photo fut prise… Alain Baron

Effectivement, le FB en gate 34, le SD en 33 et le FA en gate 32.
Le FF est tracté vers le « hard stand » 72 qui était un point de stationnement que nous utilisions de temps en temps car situé plus près des « gates » et qui réduisait le délai au mini en cas de changement d’avion (ce qui nous arrivait parfois…).
Mais ce jour-là aucun retard technique. J’ai gardé en mémoire cette journée
où les qualifiés Concorde de KI
(*) étaient « sur le pont ». Patrick Sevestre

Un truc m’étonne …
Les élevons du Concorde qui « bougent » semblent être en « position neutre ».
Je veux dire dans le prolongement des ailes.
S’il s’agissait d’un simple changement de parking, les élevons ne seraient ils pas à « piquer » comme les trois autres Concorde au stationnement face à l’aérogare ?
D’où mon idée que le Concorde de gauche était sur le départ, certainement en train de procéder au démarrage de ses réacteurs. Alain Baron

Bonne remarque !
S’il était au départ, il ne serait pas sur la photo
car aucune autre « gate » que celles occupées par les 3 Concorde n’est dégagée
.
La configuration des taxiways de l’époque ne le permettait pas. Le tracteur était équipé d’un GPU (groupe électrogène) et nous mettions sous tension l’avion pour avoir la radio (contact obligatoire avec la tour) et pour mettre les pompes électriques hydrauliques permettant d’avoir la pression verte pour les freins (impératif). D’où les élevons au neutre.
En fonction des plaintes OMN, nous en profitions pour faire des tests. Comme celui de l’AITU (Calculateur d’entrée d’air) qui prend un certain temps. Ce qui avançait dans la recherche de panne. Je me rappelle bien cette journée exceptionnelle. Patrick Sevestre

De gauche à droite, FB, SD et FA – Anne et Claude Campion © Pierre Grange

Moi aussi, je me souviens de cette journée radieuse.
Trois vols retour vers Paris le même jour dont deux dans un mouchoir de poche. J’étais dans l’équipage de Claude Campion qui avait emmené sa fille Anne. Michel Suaud était l’OMN. Il n’était pas midi lorsque nous avons décollé, moins de 30 minutes après Edouard et Raymond. J’imagine la valse des groupes de démarrage. Evidemment j’ai pris quelques photos.
Je me demande quand même : s’il n’y avait que trois « gates » disponibles, où était stationné le Fox Fox avant son repoussage ? Pierre Grange

« Hard stand », c’est un parking au large non équipé de passerelle.
Le plus près était le 68 mais il y avait des risques « d’accrochage » avec les avions « in » ou « au push ». Le matin pas de problème pour le tractage mais c’est interdit à partir de 16h00 compte tenu du trafic. Vu le manque de points de stationnement, le Concorde était souvent déplacé d’un parking à l’autre. Suivant mes souvenirs, le vol arrivant de CDG allait en gate 18/19 ou 20…de l’autre côté du « finger » Patrick Sevestre

Nuit américaine à Kennedy – Serge Chivilo responsable KI (*) à JFK prend la pose devant les Concorde

On a pu voir à une autre occasion 4 Concorde côte à côte. C’était à Nice, le 15 mai 1988. Il y avait deux appareils français, le FB et le SD et deux anglais. Il s’agissait de vols spéciaux, programmés à l’occasion du Grand Prix de Monaco. Philippe Borentin

(*) K.I. est le service AF de la maintenance en escale, en charge de l’entretien technique, cabine et dépannage des avions AF passagers et cargo ainsi que d’éventuels contrats d’assistances.