Par Patrick Sevestre, Marcel Georges et Patrick Doly.
Notre Ami Roland Leroy nous a quittés le 7 décembre 2014, nombre de ses amis et anciens collègues étaient présents pour un dernier au revoir. Chacun d’entre nous gardera de lui le souvenir d’un homme charmant toujours souriant et « droit dans ses bottes ».
Entré à la Compagnie le 17 octobre 1946, il effectua toute sa carrière à la maintenance, à Orly DC 4 puis à l’escale de Madrid durant 6 ans. Après un bref retour à DM.LK (division entretien en ligne), il fut affecté 9 ans à l’escale de FRA.KI. De retour à Orly au poste de responsable des « vols spéciaux », il prit sa retraite en 1988.
Patrick Sevestre
Le 15 aout 1948, je me suis présenté aux hangars d’entretien d’Air France Orly nord (hangars dits DC4). Après quelques explications du « pointeau », je suis affecté dans une équipe et me retrouve à travailler avec un jeune compagnon. Nous formions ce qu’on appelait une « flèche » et ce jour-là j’ai rencontré un titi des banlieues et nous nous entendions très bien. Comme lui, j’ai habité Choisy le Roi. Son épouse, Arlette, travaillait chez l’herboriste. Son père Gaston, un jovial ouvrier, avait toujours une plaisanterie à raconter. Rien ne prédisposait ce garçon à devenir ce qu’il est devenu : un homme presque parfait. A force d’obstination, d’analyses, de recherches et de gentillesse, tout le monde ne pouvait que l’aimer. Toujours un petit mot gentil, ponctuel, ne ratant jamais ni un anniversaire, ni une fête, avec carte et timbre choisis, un petit cadeau à la maitresse de maison qui l’invitait, habillé impeccablement aussi bien pour voyager que pour aller chez des amis.
Ayant quitté Orly en 1952 pour faire le stage de mécanicien navigant, j’ai retrouvé Roland dans les années 60 – 70 chef de piste à l’escale de Madrid où il était apprécié de tous. Je crois qu’il y est resté 6 ans. Puis il a repris le même rôle à Hambourg où il est resté 9 ans. Ensuite il a fait « la valise » c’est-à-dire des remplacements dans les escales et il avait l’intention de finir sa carrière à l’escale de Doha, mais la brusque maladie de son épouse a stoppé toute évolution de carrière en escale. Il a intégré le service des vols spéciaux de DM.LK et ce jusqu’à son départ en retraite en 1988. Il ne parlait jamais de la maladie de son épouse ni de ce qu’il endurait chaque jour. Au travail il est resté toujours très professionnel. Le décès de son épouse quelques mois avant son départ en retraite l’a beaucoup marqué. Et maintenant il nous joue ce mauvais tour de partir définitivement. On a beau dire que c’est une page qui se tourne, c’est quand même dur de refermer le bouquin.
Roland Leroy était l’aîné d’une fratrie de 6 enfants. Il n’a eu qu’une fille qui lui a donné 3 petits fils.
A bientôt Roland.
Marcel Georges OMN B747
Lui qui voyageait beaucoup, n’a pas supporté que la maladie le cloue dans un fauteuil après lui avoir pris une jambe. Il lui a fait un pied de nez en décidant à quel moment, lui, Roland voulait partir. Il nous a quitté le 07 décembre 2014 et ces quelques mots de William Ernest Henley issus du poème « Invictus » résument très bien l’état d’esprit qui a été le sien jusqu’au bout.
« Aussi étroit que soit le chemin
Bien qu’on m’accuse, qu’on me blâme
Je suis le maître de mon destin
Le capitaine de mon âme »
Patrick Doly