Aline Weyl

Entrée à Air France en mars 1967 comme « Hôtesse de bord » ; l’appellation hôtesse de l’air fut pérennisée par une chanson de Jacques Dutronc ! J’ai donc œuvré sur Caravelle où, en 1967, nous avons fait un vide-vite sur la forêt de Fontainebleau – (décollage d’Orly) – suite problème de train non verrouillé. Tout s’est bien terminé à l’atterrissage : « grâce à la présence du frère du pape ! » ; Quelques vols Nice Calvi en Breguet deux ponts.

Eté 1968 premiers vols B 727, rotations en double Londres. 1969, affectation sur B 707 secteur Extrême-Orient. Tokyo par Anchorage ! on passait de – 9 GMT à + 9 GMT à Tokyo. La route via l’URSS n’était pas encore ouverte. La rotation durait 15 jours. Vive le tourisme. En effet, à Karachi, sur un rocher au large, était écrit : Merci Monsieur Galichon, notre PDG de l’époque. Janvier 1970 ; Rotation Orly Shangaï par Phnom Penh. La Chine de Mao est en pleine révolution culturelle. Nous sommes accueillis par chants, danses et petits livres rouge agités au bout des mains. Pas d’hébergement équipage autorisé ; nous déjeunons dans l’aérogare glacée. Un serveur me propose une dédicace du petit livre rouge accessible gratuitement dans plusieurs langues ; oh surprise il écrit : vive le président Mao ! Les hauts parleurs débitent inlassablement : “A bas le révisionnisme Soviétique ; à bas le capitalisme”.

Eté 1970 je participe aux premiers vols commerciaux 747 ; nombreuses pannes à la mise en route et en vol des réacteurs Pratt et Whitney. Heureusement sans accident grave.

Novembre 1970 ; je demande une disponibilité pour convenances personnelles. Je vis à Montréal où je suis embauchée à l’escale Air France de Dorval, en tant qu’hôtesse d’accueil VIP et UM (les enfants). Pannes récurrentes des 747 qui effectuaient Orly – Montréal – Chicago ; la panne se trouvait toujours à Montréal et nous devions organiser l’hébergement de plus de 400 passagers. Cela pouvait nous occuper une grande partie de la nuit !

Mars 1972, retour en vol sur moyens courriers. Décembre 1974 maternité, reclassement au sol volontaire. (Sans perdre ma licence) Resa à Blanqui ; caissière à l’agence AF rue Scribe. 1975 Assistante de démarchage au service d’action de ventes au Carlton avenue des Champs Elysées.

A partir du printemps 1976 nous organisions des « éductours » pour agents de voyage invités sur Concorde. Destinations Rio, Caracas Mexico. Fin 1977 les « éductours » se concentrent en Concorde sur New York ; mais uniquement sur le vol retour AF002 à l’époque. Le vol aller étant toujours bien rempli grâce à l’horaire (décollage 11h arrivée JFK 08h45) ; les clients préféraient un retour vers Paris en 1ère classe vol de nuit 747.

1980 déléguée commerciale, je sévis dans Paris intramuros et sur la Défense. 1983, j’ai la chance d’être récompensée par un vol Concorde JFK CDG ; hébergement au Méridien ! 1990 : Centre de Régulation des Affaires où nous « accordons » avec l’aide des réseaux, tarifs négociés et places sur tous avions et toutes destinations. A l’époque j’ai accompagné un vol Concorde spécial retour JFK CDG.

J’ai travaillé entre autres sur le vol Concorde spécial Athènes Paris affrété pour les jeux olympiques de 1992 à Albertville : lampe de mineur à installer ; agréments des autorités compétentes pour sa fixation etc.

1994 ; Andrée Putnam « La diva du design » repense la décoration intérieure du Concorde. Le siège déménage à CDG dans des locaux flambants neufs. Revenue Management. La compagnie se nomme alors Air France Europe. 1995 J’opère à la salle des marchés qui devient « revenue management » où nous paramétrons les tarifs en fonction de l’historique de remplissage des vols et des événements à venir. J’y endure une expérience douloureuse et vexatoire qui me pousse et décide à changer de métier ! Je trouve rapidement un nouveau poste en tant que responsable de la qualité du produit habillement à Orly ; expérience passionnante qui m’a permis de voyager dans les pays où sont fabriqués nos uniformes et vêtements de travail. Malgré le changement d’horaire retour du Concorde à partir du 31 mars 1996 (création du hub de CDG) ; atterrissage à 17h pour favoriser les correspondances sur l’Europe, le vol retour demeure à moitié vide.

C’est ainsi que AF renforce l’organisation de boucles subsonique ou supersonique, de vols spéciaux, de tours du monde ; les marchés bout de ligne faisant de même. Les ventes se font soit via nos agences AF, mais plus souvent par des Tours opérateurs. Les boucles étaient très prisées car abordables financièrement ; nos clients y obtenaient un certificat du passage du mur du son. Nous en avons rencontrés lors de nos conférences expos, fiers d’avoir pris Concorde. Les prestations servies à bord égalaient l’excellence des vols réguliers : champagne et canapés.

Depuis 2005, j’appartiens à l’APCOS en tant que secrétaire générale. L’APCOS qui continue à faire vivre Concorde, grâce aujourd’hui à ce site internet créé au printemps 2021.

Aline Weyl