Histoire : 1956 – 29 novembre 1962

Dès 1956, en France et en Grande Bretagne, on envisage la réalisation d’un avion supersonique. En France, les services officiels français orientent les industriels vers des programmes d’avion de transport supersonique. En Grande Bretagne, il est créé, sous l’égide du Gouvernement Britannique un comité d’études groupant les organismes d’Etats intéressés par l’industrie aéronautique britannique pour entreprendre d’importantes recherches aérodynamiques et structurales sur la forme à donner à l’avion de transport supersonique et évaluer l’étendue de ce projet.

La société Sud-Aviation, effectue en 1957 et 1958 les premières études d’un avion supersonique.

C’est en 1959, que les services techniques du Ministère de l’Air demandent officiellement aux sociétés Sud-Aviation, Nord Aviation et Marcel Dassault de préparer un avant-projet pour un appareil civil moyen-courrier supersonique. Outre-Manche, Le comité d’étude propose l’étude préliminaire d’un avion long-courrier pouvant voler à Mach 2.2.

Les premiers contrats voient le jour en 1960. British Aircraft Corporation reçoit un contrat pour l’établissement d’un avant-projet détaillé basé sur le travail accompli précédemment par Bristol Aircraft Ltd. Dassault et Sud-Aviation signent un accord de coopération pour mettre en commun l’expérience acquise soit avec Caravelle, soit avec les Mirage III et IV, Durandal et Trident.

Au cours du second trimestre 1960, les premiers échanges de vue entre British Aircraft Corporation et Sud-Aviation sur les avant-projets étudiés de part et d’autre.

En mai 1961, les services officiels français reçoivent un avant-projet d’une Super Caravelle pour 76 ou 84 passagers, en version moyen-courrier avec une masse totale au décollage de 70 à 75 tonnes.

Salon Aéronautique du Bourget de juin 1961

La maquette de la Super Caravelle (quadrimoteurs) est présentée sur le stand de Sud-Aviation et celle du projet britannique (propulsé par 6 moteurs) sur le stand de British Aircraft Corporation.

Les services techniques du Ministère de l’Air retiennent, en octobre 1961, le projet Sud-Aviation. Quant aux motoristes, la Snecma et Bristol Siddeley, ils signent, en novembre 1961, un accord industriel de coopération pour la réalisation d’un ensemble propulsif destiné à un appareil supersonique.

Sud-Aviation et British Aircraft Corporation se mettent d’accord, en décembre 1961, sur les caractéristiques générales du projet, sauf sur le rayon d’action (Sud-Aviation étant favorable au moyen-courrier et British Aircraft Corporation au long courrier).

Le programme s’accélère en 1962. Dès le mois de juin, British Aircraft Corporation et Sud-Aviation s’accordent sur un programme de production et un découpage de production de l’appareil.

Les constructeurs présentent aux Gouvernements Français et Anglais un document commun précisant :
– les propositions techniques des industriels (version moyen-courrier et long-courrier)
– les principes d’organisation les principes d’organisation
– les dates clés du programme général
– le plan de financement
– la répartition du travail

C’est le 29 novembre 1962, qu’est signé à Londres un accord intergouvernemental Franco-britannique pour la construction d’un avion de transport civil supersonique, par :
Jouffroy de Courcel, Ambassadeur de France
Julian Amery, Ministre de l’Aviation du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord

L’accord porte sur les points suivants :

1 – Principe de collaboration : Partage égal entre les deux pays. Egale responsabilité pour le projet pris dans son ensemble, du travail, des dépenses engagées pars les deux Gouvernements et du produit des ventes.

2 – Approbation des accords : Snecma et Bristol Siddeley du 28 novembre 1961 sur la conception des moteurs.
Sud-Aviation et British Aircraft Corporation du 25 octobre 1962, définissant les conditions de coopération sur la cellule.

3 – Proposition technique de base : Définissant une version moyen-courrier et une version long courrier.

4 – Création d’une organisation : Intégrée de chacune des deux industries nationales (cellule et moteurs).

5 – Création d’un Comité permanent de fonctionnaires des deux pays : Ce Comité est chargé de surveiller le déroulement de l’opération. Les organisations intégrées des deux industries nationales doivent faire des propositions pour la tenue du programme. Le présent accord prenant effet à compter de ce jour.
Sont jointes à cet accord, 6 annexes qui reprennent pour la part cellule, les chapitres de la proposition commune Sud-Aviation / British Aircraft Corporation du 25 octobre 1962 ainsi que ceux de la proposition des motoristes.

Le partage de la fabrication cellule donne :
– 60 % à Sud-Aviation
– 40 % à British Aircraft Corporation

Le partage de la fabrication moteur donne :
– 2/3 de la phase prototype à Bristol Siddeley
– 1/3 de la phase prototype à la Snecma
– 60 % de la phase série à Bristol Siddeley
– 40 % de la phase série à la Snecma

L’annexe 5 de l’accord, prévoyait dans son plan de financement, la réalisation de 4 appareils (2 prototypes et 2 préséries) ainsi que l’outillage pour la réalisation de ces 4 appareils et les essais aérodynamiques et structuraux.

La première réunion du comité des directeurs de Sud-Aviation et de British Aircraft Corporation sous la présidence du Président Puget, se tient le 7 décembre 1962 et les premiers essais de fluage de l’alliage AU2GN se font le 20 décembre.

Il était une fois Concorde!

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