Maurice Bellonte de Mach 0.2 à Mach 2.0

Par André Moreau Chef d’escale New York

C’est en un peu plus de 37 heures, entre le 1er et le 2 septembre 1930 que Costes et Bellonte volaient de Paris Le Bourget à New York Curtiss Field. Dieudonné Costes était le pilote du Point d’interrogation, un Bréguet XIX dit « Super Bidon » pour sa capacité d’emport de 5300 litres d’essence et 220 litres d’huile. Maurice Bellonte assurait les fonctions de radionavigateur.

Cette traversée vers l’ouest, face aux vents dominants était un redoutable challenge. C’était aussi la revanche de l’aéronautique française, 3 ans après le succès de Charles Lindbergh qui, en mai 1927, avait réussi la première traversée New York – Paris.

Le 1er septembre 1980, Air France fêtait le cinquantième anniversaire de cet exploit des ailes françaises et invitait Maurice Bellonte, dernier survivant de l’équipage du Point d’Interrogation, à bord de Concorde. En fait, il avait déjà eu l’occasion de voler deux fois à bord d’un Concorde d’Air France et donc de « décupler » son Mach de croisière : en mai 1977 vers Washington Dulles à l’occasion des festivités organisées pour le 50ème anniversaire du vol de Lindbergh ; puis sur le vol inaugural vers New York, le 22 novembre 1977. André Moreau était chef d’escale Air France Kennedy. Il nous livre ses souvenirs de ce passager exceptionnel.

J’ai déjà évoqué nos passagers Concorde mais un en particulier m’a laissé un souvenir marquant et surtout l’honneur de l’avoir rencontré : Monsieur Maurice Bellonte !

Prévenu de sa présence à bord de notre bel oiseau, j’organisais un accueil particulier avec la presse et le Directeur de l’Aéroport. Ce contact avec l’homme de 80 ans qui avait traversé l’Atlantique Nord sur le Breguet XIX Point d’Interrogation avec Dieudonné Costes à Mach 0.2, les 1er et 2 septembre 1930, restera pour moi un souvenir inoubliable. Simplicité, joie d’avoir fait ce voyage en Concorde tout en évoquant son vol de 1930 en réponse à mes questions et la comparaison avec le supersonique.

Sur la photo ci-dessus, prise devant le Concorde, vous le voyez dialoguant avec le Directeur de l’aéroport, mon ami Ike Dornfeld.

AM

Extrait de « Anecdotes de Mach 0.2 à Mach 2.0 » par André Moreau. Revue Mach2 N°40

Ci-dessous, le pli philatélique acheminé à bord du vol Concorde du 1er septembre 1980, signé de Maurice Bellonte, Félix Vicens (CDB), Alain Bataillou (OPL) et Pierre Baty (OMN).
Informations lesvolsdeconcorde.com